« Quand les cadres se rebellent »

Evénement : Réunion-Débat

Organisateur : Penser public

Date : 11 mai 2009

Thème : « Quand les cadres se rebellent »

IntervenantDavid Courpasson est professeur de sociologie à EM Lyon Business School, et chercheur au centre de recherche OCE EM Lyon ; il est également éditeur en chef de la revue Organization Studies et visiting professor à Lancaster University (UK) ; ses travaux portent sur les dynamiques de pouvoir et de résistance dans les organisations et sur l’émergence de nouvelles formes politiques dans le management contemporain ; il développe à OCE EM Lyon un programme de recherche sur les nouvelles formes de résistance productive dans les organisations soutenu par l’ANR. Il est l’auteur de Power in Organizations (Sage, 2006, avec Stewart Clegg et Nelson Phillips) et avec avec Jean-Claude Thoenig de Quand les cadres se rebellent (Vuibert, 2008).

Contexte : Considérés, au sein de l’entreprise, comme la courroie de transmission entre la direction stratégique et le reste du personnel, les cadres représentent 15 % des salariés en France. Pourtant, l’absence de prise sur les décisions stratégiques, l’obligation d’assumer des orientations auxquelles ils n’adhérent pas, l’isolement à la fois de la base et du sommet contribuent à alimenter un sentiment de malaise chez les cadres. Ces dernières années, ce malaise a fait l’objet de plusieurs ouvrages et analyses essentiellement orientés sur le désinvestissement des cadres. Les sociologues David Courpasson et Jean-Claude Thoenig, à travers leur ouvrage Quand les cadres se rebellent (Vuibert, 2008), apportent une contribution originale en s’intéressant au phénomène de rebellions des cadres, en particulier des « cadres à hauts potentiels ».

Pour les auteurs, ces cadres qui rentrent en rébellion ne sont pas hostiles à l’entreprise ; ils sont même souvent très conformistes. Pourtant du jour au lendemain, ils disent « non », refusant de continuer à essayer de concilier l’inconciliable, l’absence de reconnaissance, l’envahissement de la sphère privée, etc.

Sur plus d’une soixantaine de cas étudiés, les auteurs ont ressorti sept histoires illustrant leurs observations et analyses. A travers ces cas, ils décrivent les raisons de la rébellion et les processus conduisant un cadre sur ce chemin. Pour les auteurs, ces rébellions se multiplient actuellement et sont  nourries notamment par les « ratés » du management.

Ce qui change du discours classique sur la résistance est que les histoires racontées suggèrent que ces rebellions peuvent être positives pour les individus et pour les entreprises. Ces situations devraient inciter les entreprises à apprendre à écouter les critiques de l’intérieur, qui proposent souvent des solutions constructives à des dysfonctionnements réels.  Au final, les auteurs concluent qu’un renouveau du management est possible, moins hégémonique et plus « polyarchique », où la confrontation des visions alternatives est possible et où les objectifs de l’entreprise ne bouleversent pas la vie privée de ses cadres.

Lien : Quand les cadres se rebellent (David Courpasson, Jean-Claude Thoenig) – 2009 – Editions Vuibert

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